un blog qui collectionne les articles et infos et donne des avis sur Yoann Gourcuff (né le 11/07/86)-------- Claude Cabannes (écrivain-journaliste) :J'aime le joueur Gourcuff. Il m'émeut par son élégance, son allure ,son port de tête ,on sent l'artiste en lui qui ne demande qu 'à s'exprimer .Il y a une certaine tristesse ,une retenue qui me touche .------------ bienvenue,willkommen,welcome--

Coucou, à tous mes visiteurs

Ici,on parle de Yoann ,du club où il joue ,de foot,de L' OL ,de L' EDF, (et pour les autres , si vous le voulez ,on peut en parler dans les commentaires ) et bien sûr dans le respect des uns et des autres .
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très privée" de Yoann ,ni sur des publications qui l'évoquerait sur des suppositions ,des extrapolations ou pour autre chose que le versant sportif hormis les actions en faveur d'associations ou si les infos viennent de lui par le biais d'ITW(,girondins tv,oltv ,c+,..etc ,reportages médias ou public pour des actions diverses et variées ).
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vendredi 18 juin 2010

Gourcuff : les "putschistes" ont eu sa peau

Yoann Gourcuff a été écarté de l’équipe de France qui affrontait hier soir le Mexique. Le meneur de jeu des Girondins de Bordeaux n’avait certes pas jusqu’ici le rendement espéré. Mais son éviction pourrait relever d’autres considérations, qui n’ont rien à voir avec le domaine sportif. Alors que l’équipe de France est en passe de sortir du Mondial par la petite porte, plongée dans la guerre intestine qui ronge les Bleus.

Rien ne va plus chez les Bleus, battus hier soir par le Mexique 2-0 et quasiment éliminés du Mondial. Depuis la belle époque de 98, l’équipe se délite. Mise à part la parenthèse magique de 2006, due au retour des "vieux" (Zidane, Thuram, Makélélé), les performances sont ternes, décevantes, le jeu indigent. La faute au manque de talent ? Pas seulement. La réalité semble bien plus dérangeante. D’après de nombreuses fuites apparues dans la presse, l’équipe de France est en proie au communautarisme, à l’image de la société française toute entière. Le miracle "black-blanc-beur" n’aura, semble-t-il, duré qu’un temps, et nul ne sait plus comment redonner une âme commune à tous ces joueurs au maillot bleu. Aujourd’hui, c’est le meneur de jeu Yoann Gourcuff qui fait les frais de la discorde qui règne au sein du groupe France, un groupe sans cohésion, où le plaisir de jouer ensemble paraît avoir disparu. Le "Kaka français" est "out", sur le banc. Le "clan Ribéry" paraît bien avoir obtenu sa peau.
Tête de Turc ?
Tout n’était jusqu’ici que bruits et rumeurs : Yoann Gourcuff était, disait-on, mal-aimé au sein du groupe de Raymond Domenech. Dans un chat du 17 juin, Gérard Davet, l’envoyé spécial du Monde en Afrique du Sud, confirme les rumeurs : "Elles sont fondées sur la base de sensations visuelles, mais aussi de déclarations "off" faites par certains joueurs à des consultants dont ils sont proches. Il apparaît que Gourcuff fait l’objet d’un certain rejet de la part de quelques-uns de ses coéquipiers parce qu’il est poli, bien élevé, s’exprime calmement. Toutes choses qui ne sont pas forcément courantes dans le milieu du football. C’est d’ailleurs là son défaut : il n’est pas en mesure d’aller chercher l’autorité dont il aurait besoin."
Le journaliste sportif Pierre Ménès va dans le même sens, le 16 juin sur son blog, qui parle de "relations humaines catastrophiques" et insinue que Franck Ribéry n’est pas étranger à la disgrâce que connaît actuellement Gourcuff - trop parfait, trop "gendre idéal" pour certains de ses coéquipiers qui ont pris le pouvoir : ""Ils" ont donc eu la peau de Gourcuff sans qu’on sache vraiment qui désigne ce "ils". En tout cas, il n’y a pas de preuve pour le moment, même si on peut penser que Ribéry fait partie des "putschistes". Que le meneur bordelais soit sur le banc à cause de ses performances sur le terrain - qui ne sont guère convaincantes ces temps-ci -, OK. Mais monter une cabale pour le dégager de l’équipe (et ce genre de choses s’est déjà vu dans l’histoire) ça c’est un procédé qui me dérange. Qu’a fait Gourcuff au juste ? Qu’est-ce qu’ils lui reprochent ? C’est parce qu’il est trop poli ? Trop bien élevé ? Trop beau gosse ? Trop "blanc" pendant qu’on y est ?"
Cette dernière parole racialiste sera peut-être récupérée politiquement par certains maintenant que le fiasco des Bleus se confirme. Quant au reste de la déclaration, portant sur les origines sociales des joueurs, elle est corroborée par Gérard Davet dans le journal suisse Le Temps : "Fils de profs, belle gueule, discours pesé, Gourcuff a tout pour plaire à une certaine France du football, celle des matches de vétérans, les dimanches matin à Yvetot ou Montlouis, juste avant le gigot familial. Et déplaire à ses nombreux collègues issus des cités dites sensibles, où l’on n’aime guère les premiers de la classe."
Ecoutez aussi Pierre Ménès à la fin de cette vidéo qui évoque les griefs que le clan Ribéry fait à Gourcuff : "Ce qu’on lui reproche, c’est d’être beau gosse, d’être bien élevé, de ne pas faire "ouaich ouaich, bonjour, ouaich, tu vas bien" [Ménès joint le geste à la parole]... Il dénote par rapport aux autres. Il est mieux élevé que les autres". Ecoutez aussi Ménès sur RTL, qui défend encore Gourcuff.

Le capitaine Patrice Evra reconnaît lui-même, dans L’Equipe, que l’ancien Milanais ne parvient pas à s’intégrer au collectif des Bleus : "Yo, je ne l’entends pas. Pour parler de Gourcuff, il faut parler à Toulalan" (propos rapportés dans L’Express). Jérémy Toulalan est, en effet, l’un des rares amis en Bleus du Breton, avec le gardien Hugo Lloris.
A en croire tous ces témoignages, Gourcuff serait comme l’intello brimé dans une classe de cancres. "Quand Gourcuff parle, c’est surtout football, avec une obsession pour la tactique. Cette capacité d’analyse du jeu est particulièrement agaçante pour certains de ses coéquipiers", écrit Clément Daniez dans L’Express. Dans son édito en Une de L’Equipe de ce jeudi, Fabrice Jouhaud ne dit pas autre chose, qui affirme que Franck Ribéry "se comporte avec Gourcuff comme un caïd de cour de collège" (à lire dans L’Express).

Les Villepin et Sarkozy du football français

Communautarisme : la solidarité impossible
Mais le problème en équipe de France ne se réduit pas (ce serait trop simple) à la seule incompatibilité d’humeur entre le "gentil" Gourcuff et le "méchant" Ribéry, entre le fils de prof bien élevé et l’enfant agité des cités. Le groupe tout entier serait scindé en véritables clans, sur des bases sociales ; c’est ce que prétend Gérard Davet dans Le Monde : "Il semble bien qu’il y ait d’un côté les provinciaux, type Lloris, Toulalan, Gourcuff, mais aussi Govou. Puis les gens issus des quartiers dits sensibles, type Ribéry, Anelka et autres. Et enfin les électrons libres comme Malouda, et les anciens, comme Henry ou Squillaci."
Mais dans Le Temps, le même journaliste va plus loin, et parle de problèmes d’ordre ethnique ou culturel : "Il y a des clans, en équipe de France, les Noirs d’origine antillaise, les Noirs d’origine africaine, les Blancs, les musulmans, ceux qui jouent à l’étranger, ceux qui sont restés en France, et on en passe. Le monde du football épouse les contours de la société française, et Gourcuff en est aujourd’hui la victime, trop isolé pour prétendre s’imposer en douceur." C’est pourquoi, selon lui, Domenech, pragmatique, a décidé de sacrifier Gourcuff.
Sidney Govou reconnaît d’ailleurs, dans une interview accordée hier à L’Equipe, l’existence au sein des Bleus d’un certain communautarisme, fondé sur la couleur de peau. A la question de Vincent Duluc, « Est-ce que les différentes cultures forment des clans en équipe de France ? », l’ancien attaquant de Lyon a répondu : « Dans la vie de tous les jours, on cherche des affinités, alors en équipe de France aussi. Et quand on cherche des affinités, la couleur, c’est la première chose qui vient à l’esprit » (propos rapportés par Novopress).
Domenech avait anticipé ce type de problème avant la Coupe du Monde, et sa sélection s’en était ressentie, avec les mises à l’écart des "beurs" de l’équipe, qui comptent pourtant parmi les plus grands espoirs du foot français : Karim Benzema, Samir Nasri et Hatem Ben Arfa. Ecoutons à ce propos Pierre Ménès : "Domenech pensait s’être prémuni contre ce genre de problème en ne sélectionnant pas Nasri, Benzema et Ben Arfa. Visiblement, les "égos" surdimensionnés étaient plus nombreux que prévu..." Même commentaire de Gérard Davet dans Le Monde : "Si Domenech a écarté Nasri ou Benzema, ce n’est pas un hasard."
Avant même l’annonce de la sélection de Domenech, le 30 avril 2010, Erik Bielderman, journaliste à L’Equipe, avait expliqué : "Certains joueurs nuisent à la vie du groupe, à l’équilibre sportif, de par leur volonté de ne pas jouer les uns avec les autres (...) On n’est pas là pour savoir si on veut jouer avec Gourcuff quand on est Benzema, Anelka ou Ribéry parce qu’on ne s’entend pas en dehors du terrain, car on n’a pas les mêmes éléments culturels, les mêmes éléments sociologiques, pas les mêmes éléments affectifs". Bielderman appelait alors Raymond Domenech à la fermeté, en ne sélectionnant pas pour la Coupe du monde les joueurs qui refusaient de jouer avec Gourcuff.
Alors pourquoi la diversité de l’équipe de 1998 et 2000 n’avait-elle pas constitué un handicap, mais bien plutôt une force ? Darvet encore : "Simplement, si l’on remonte à 1998 et 2000, les deux grandes années des Bleus, il y avait un patron, Didier Deschamps, et toute personne qui ne se battait pas pour le collectif était éjectée de l’équipe. C’était autoritaire mais efficace, et c’est toute l’équipe de 1998 qui a fini par constituer un clan." Tel était donc le secret : l’autorité d’un patron, qui mettait au pas les égos, et ne laissait pas éclore les dissensions, de quelque ordre qu’elles furent. De patron, il n’y en a point aujourd’hui. Patrick Vieira aurait pu l’être, mais Domenech a choisi de laisser à la maison l’homme aux 107 sélections.

Honneur au champion
Mardi prochain, l’équipe de France sortira de la Coupe du Monde et Raymond Domenech quittera ses fonctions. En effet, pour se qualifier - accrochez-vous -, la France doit espérer que l’Uruguay et le Mexique ne fassent pas match nul, et en cas de victoire de l’une de ces équipes, elle doit, si elle bat l’Afrique du Sud (ce qui la placerait à égalité de points avec le perdant de Mexique-Uruguay), finir avec une meilleure différence de buts, ce qui signifie, dans l’hypothèse où Mexicains et Uruguayens se quitteraient avec un seul but d’écart (une large victoire de l’une des deux équipes paraissant très improbable), que la France devrait battre l’Afrique du Sud (qui voudra sauver l’honneur devant son public) avec 3 ou 4 buts d’écart. Compliqué, et même inimaginable, pour une équipe qui ne se procure aucune occasion de but, et qui n’a pas inscrit un but depuis quatre matchs. Bref, la France sera éliminée mardi prochain et Laurent Blanc prendra la succession de Raymond Domenech. Certains attendent du champion du monde 98 une renaissance des Bleus. Voeu pieux. Car, les dissensions entre clans ne pourront cesser, à moins d’effectuer une purge drastique qui viderait l’équipe de la plupart de ses talents, et l’affaiblirait encore plus.
Et puis, tout bêtement, il faut se rendre à l’évidence : la France ne possède plus les joueurs qui pouvaient lui permettre d’atteindre les sommets ; aucun joueur de l’équipe actuelle ne pourrait figurer dans celle qui a remporté le Championnat du Monde en 1998 ou le Championnat d’Europe en 2000. Pas un. Aucun joueur français actuel n’est un Ballon d’or en puissance, aucun ne peut même figurer dans le Top 10 ou Top 20 de ce prestigieux classement. Thierry Henry était le dernier très grand joueur français (7 fois de suite dans le Top 10 du Ballon d’or) et sa carrière se termine (son possible transfert de Barcelone à New York en est le signe manifeste). Le match des Bleus face à l’Afrique du Sud pourrait donc être son tout dernier sous les couleurs qui l’ont vu battre le record de buts de Michel Platini (51). Souhaitons que Raymond Domenech, abattu comme jamais hier soir, retrouvera ses esprits et permettra à son ancien capitaine de sortir de la scène internationale par la grande porte, c’est-à-dire en jouant, à la place de l’énigmatique et fantomatique Anelka. La France risque d’attendre longtemps avant de retrouver un joueur de cette trempe, qui reste, aujourd’hui encore, le mieux placé dans le coeur des Français, devant... Ribéry et Gourcuff. (agoravox)

Mondial 2010 : la réaction de Yoann Gourcuff


Quelques minutes après la défaite 2 à 0 contre le Mexique, Yoann Gourcuff, écarté du groupe, a accordé une interview à notre envoyé spécial Benoit Siohan. Il revient sur le naufrage des Bleus et sur son éviction.

Yoann, comment analysez-vous ce match?
«On a eu du mal à sortir le ballon, ils nous ont bien pressés. L'entame était plutôt bonne, mais à la fin de la première mi-temps on a senti que le Mexique commençait à prendre le dessus. Ils arrivaient mieux à ressortir le ballon alors qu'au début notre pressing les contenait. En deuxième période, il y a plus d'espaces entre nos lignes, ils ont pu développer leur jeu et on a été mis en difficulté.»

Comment avez-vous vécu le fait d'être remplaçant?
«Une grosse déception. En plus on perd, donc c'est une double déception. Sur les deux matchs, je pense que c'est une défaillance collective. C'est collectivement qu'on n'a pas été bon. Le foot c'est difficile quand on n'arrive pas à jouer ensemble.»

Comment analysez-vous le fait de ne pas avoir été titularisé?
«Je ne sais pas, c'est le coach qui prend des décisions. Sur le premier match, c'est vrai que défensivement on n'avait pas été mal mais qu'offensivement on n'avait pas créé grand-chose. C'est tout l'aspect offensif qui ne fonctionnait pas et c'est moi qui en ai fait les frais peut-être, je ne sais pas, je n'ai pas eu d'explication.»

Que faudrait-il changer pour qu'on voit une équipe émerger, avec un bon état d'esprit?
«Il faudrait une meilleure relation technique sur le terrain pour jouer vraiment ensemble. A l'image du Mexique qui joue ensemble à base de redoublements de passes. Ils n'hésitent pas à faire resortir le ballon de derrière, à jouer. Nous, on le fait trop peu. Souvent quand on est dans une situation d'attaque, on est impatient, on veut tout de suite faire la différence alors que des fois il faut essayer de garder le ballon dans le camp de l'adversaire, essayer de faire tourner pour faire courir l'adversaire et créer des brèches.»

L'impatience tient à quoi?
«On est souvent dans des situations de contre-attaque et on a du mal à permettre à toute l'équipe de remonter. Ensuite, quand on la perd trop vite, ça fait faire des allers-retours.»

On n'a pas l'impression que vous ayez travaillé tactiquement...
«Le coach a mis en place quelques situations. Et... voilà!»

Que vous a-t-il dit à la fin du match?
«Il n'a rien dit.»

Est-il compétent?
«Ce n'est pas à moi de juger de ça.»

Sur le plan comptable en tout cas c'est une mauvaise soirée...
«C'est une grosse déception mais ce n'est pas encore fini mathématiquement. Il va falloir marquer quelques buts. On s'était un peu rassuré défensivement contre l'Uruguay, mais là, c'est une grosse défaillance collective. On est très déçu. On va essayer de relever la tête et de tout lâcher pour le dernier match».

L'état d'esprit est-il suffisant pour relever la tête?
«C'est possible. Il faut faire honneur au maillot. C'est l'équipe de France, c'est une grande nation du football, il faut qu'on se bouge. Et puis il faut qu'on joue en équipe».

Avez-vous envie de jouer ce dernier match?
«Bien sûr, tout le monde a envie de jouer. C'est un match de Coupe du monde. On a tous envie de jouer tous les matchs, même le prochain. Tant qu'on peut encore se qualifier... » 
(le télégramme)

mardi 15 juin 2010

Le mystère Gourcuff

Ignoré par ses partenaires sur le terrain lors de la rencontre face à l'Uruguay, Gourcuff pourrait être sacrifié sur l'autel de la paix sociale. Ignoré par ses partenaires sur le terrain lors de la rencontre face à l'Uruguay, Gourcuff pourrait être sacrifié sur l'autel de la paix sociale.
Isolé au sein du groupe, rejeté par certains cadres et incapable d'entretenir une vraie relation technique avec Anelka, l'énigmatique Yoann Gourcuff traverse pour le moment le Mondial comme une ombre et a bien du mal à assumer le rôle de meneur.


Porter avec aisance le costume de Platini et de Zidane chez les Bleus n'est pas donné à tout le monde et le Bordelais est en train de l'apprendre à ses dépens. À 23 ans et seulement 21 sélections au compteur, Gourcuff découvre les contraintes d'une grande compétition internationale.
Vendredi contre l'Uruguay (0-0), il est apparu fébrile, emprunté, commettant des erreurs techniques grossières alors qu'il est considéré comme un orfèvre du jeu

Un joueur « ignoré »
La question est d'ailleurs sur toutes les lèvres depuis le début de la saison : où est passé le Gourcuff conquérant de 2008-09, celui qui avait gagné en un match (France-Serbie en septembre 2008) ses galons de titulaire en équipe de France ? Sorti d'une fin de saison calvaire avec Bordeaux, le Breton pensait évacuer ses malheurs en retrouvant la sélection mais l'embellie se fait cruellement attendre.
Mais au-delà des problèmes techniques, il y a surtout cette désagréable impression d'un joueur perdu, ignoré par les cadres de l'équipe de France. L e capitaine Patrice Evra avait ainsi résumé en peu de mots l'incapacité du N.8 français à se fondre dans le collectif. « Yo, je ne l'entends pas, a-t-il affirmé. Pour parler avec Gourcuff, il faut parler à Toulalan. C'est avec lui que je le vois rigoler » . Contre l'Uruguay, le boycott de Gourcuff par Anelka ou Ribéry a paru évident, les deux joueurs prenant un malin plaisir à l'éviter, même quand il offrait la solution la plus évidente.
Aux entraînements, le malaise est également perceptible. Gourcuff s'échauffe souvent seul ou effectue les exercices soit avec ses coéquipiers bordelais (Diarra, Carrasso, Planus), soit avec Toulalan.
Gourcuff, trop tôt comparé à Zidane, est-il victime de la jalousie de ses pairs, de son image de « beau gosse » ou bien paye-t-il tout simplement un mental trop friable ? Bixente Lizarazu estimait que le Bordelais était « trop effacé, trop gentil, sans doute trop bien élevé ». « Aujourd'hui, il doit montrer les dents et jouer des coudes », a-t-il ajouté.

Gourcuff sacrifié ?
Des considérations que balaye toutefois Patrick Rampillon, son formateur lors de ses années rennaises. « Je suis surpris. Chez les jeunes, il faisait plus que l'unanimité, explique-t-il. Il avait une disponibilité, un respect des plus anciens. Il n'y avait aucune faille dans son caractère et aucune alerte. Retenir du match contre l'Uruguay qu'il y avait un problème Gourcuff, c'est un peu fort de café » .
Raymond Domenech ne peut toutefois nier l'évidence et a notamment testé hier une nouvelle configuration avec Ribéry dans l'axe à la place de Gourcuff, Malouda occupant le côté gauche, juste après avoir aligné le Bordelais à son poste habituel. Avant le deuxième match contre le Mexique, le choix est simple pour le sélectionneur : maintenir coûte que coûte sa confiance à Gourcuff au risque de mécontenter ses cadres ou le sacrifier pour gagner la paix sociale.(nord éclair)

dimanche 13 juin 2010

MONDIAL 2010 : Gourcuff symbole du malaise des Bleus

  Depuis septembre 2008, Raymond Domenech fait invariablement confiance à Yoann Gourcuff. Sera-ce encore le cas contre le Mexique jeudi ?  Photo maxpp

Depuis septembre 2008, Raymond Domenech fait invariablement confiance à Yoann Gourcuff. Sera-ce encore le cas contre le Mexique jeudi ? Photo maxp

Mal à l'aise vendredi et depuis quelques mois chez les Bleus, le Bordelais est le symbole, mais pas le seul, des problèmes de cette équipe qui ne marque plus. Décryptage.
1. Des difficultés à passer le cap
Contre l'Uruguay, Yoann Gourcuff a paru dépassé par le contexte, le rythme, le niveau tout simplement de ce premier match de Coupe du monde. Pour son coéquipier bordelais Alou Diarra, cela s'explique : « Il est encore en phase de découverte du très haut niveau. Un contrôle de trop, une demi-seconde d'attente et c'est déjà fini. »
Et si Gourcuff touchait son plafond ? C'est un peu l'idée qui court actuellement dans le milieu du football français. La semaine dernière, dans une interview à nos confrères du site Internet de « L'Équipe », Aimé Jacquet a clairement exprimé ses doutes sur la capacité du jeune Breton à devenir le grand leader technique que cette équipe de France attend toujours : « Il a sans aucun doute la dimension internationale dans les jambes, mais sur le plan mental, ça reste à voir… »
Après l'extase de débuts internationaux particulièrement réussis et d'une première saison bordelaise éclatante, le temps du désenchantement est venu. Trop tôt annoncé comme le nouveau Zidane, le meneur de jeu bordelais tarde à confirmer ses promesses. Malheureusement pour lui et pour les Bleus, le temps n'attend plus en Coupe du monde.
Pour sa défense : Au même âge (23 ans, en 1995), Zinedine Zidane, à qui on l'a (trop) comparé, était à peine entré dans la carrière internationale (3 sélections, 2 buts). On connaît la suite.
2. Mis hors du circuit du jeu
Son caractère réservé, un certain manque de maturité, un statut de « nouvelle star » du football français qui a pu déplaire à certains de ses coéquipiers ? Yoann Gourcuff donne en tout cas l'impression de vivre à l'écart du groupe chez les Bleus, et même à Bordeaux.
Mercredi à Knysna, Jérémy Toulalan, dont il est proche, avait reconnu cette « différence » à demi-mots.
« Dans un groupe, des affinités peuvent se créer avec certains ou d'autres. C'est vrai que j'ai une relation privilégiée avec lui mais nous n'avons pas besoin d'être tous, les meilleurs amis du monde. Tant que l'équipe avance, ça va. » Le problème, c'est que cet isolement se traduit aussi sur le terrain maintenant. C'était sensible en fin de phase de qualification au Mondial. C'est devenu évident vendredi au Green Point Stadium, où Nicolas Anelka l'a par exemple ostensiblement ignoré, démarqué dans la surface de réparation (24e).
« Une interprétation » des journalistes pour Raymond Domenech, pourtant furieux sur le moment devant son banc de touche. Ribéry, aussi, tarde à le solliciter, alors que leur relation technique promettait beaucoup en 2008.
Or, une équipe, et particulièrement une attaque, se construit sur des affinités. Si la ligne entre Yoann Gourcuff et les autres continue d'être coupée, c'est toute l'animation offensive des Bleus qui restera en panne.
Pour sa défense : Le chapeau d'une attaque française en berne est trop grand à porter pour Gourcuff. Il répète souvent qu'il a besoin de mouvement autour de lui, et de toucher régulièrement le ballon pour exprimer ses qualités.
Anelka, en venant croiser dans sa zone, et Ribéry qui s'entête à vouloir forcer des portes fermées sont autant fautifs que lui.
3. Sacrifié contre le Mexique ?
Depuis septembre 2008, Raymond Domenech lui a invariablement accordé sa confiance malgré la perte progressive de son influence sur le jeu. En 20 sélections, il lui a laissé le temps de s'installer.
Mais contre le Mexique, jeudi à Polokwane, dans un match que les Français ne pourront pas se permettre de perdre, le sélectionneur n'en aura plus. L'enjeu, et le poids de ses cadres, pourrait le pousser à « sacrifier » Gourcuff au nom d'une nouvelle hiérarchie technique.
Au cœur du problème, le Bordelais paierait à la fois la panne offensive de son équipe, l'émergence d'Abou Diaby qui, comme Vieira avant lui, peut être un lien idéal entre défense et attaque, et le retour de Florent Malouda à un poste plus avancé.
Cela pourrait avoir pour avantage de dégager une place pour Ribéry, voire pour Henry, qui reviendrait à la pointe de l'attaque avec Anelka derrière lui dans le 4-2-3-1 remis au goût du jour vendredi au Cap.
Pour sa défense : S'il veut en faire le réel leader de jeu de son équipe, Raymond Domenech doit faire taire les egos, comme il l'avait promis avant la Coupe du monde, et confirmer Gourcuff à son poste.
Et surtout, lui placer un « vrai » avant-centre devant lui, ce que n'est définitivement pas Nicolas Anelka.(sud-ouest)